Les futurs vols du F-35A font déjà grand bruit en Suisse alémanique, notamment parmi les riverains de la base aérienne de Meiringen, révélait la RTS le 16 janvier dernier dans l’émission «Mise au Point». Eh bien c’est loin d’être le cas en Valais. Notre canton semble pour l’heure rester à l’écart de cette agitation, malgré l’activité militaire déployée autour de l’aéroport de Sion.

Pas de doléances au canton ni à la Ville

«A ce jour, le Département de la sécurité, des institutions et du sport n’a pas été interpellé sur la présence future de F-35 sur le sol ou dans l’espace aérien sédunois», constate ainsi Marie Claude Noth-Ecoeur. La cheffe du Service de la sécurité civile et militaire précise que si le canton n’a pas mené d’étude préventive – ce projet étant de la compétence fédérale – le Département fédéral de la défense, par ses forces aériennes, a réalisé des essais sur les nuisances sonores ainsi que sur les limites sonores ponctuelles et annuelles. «Les conclusions de ces études feront l’objet de séances d’information.»

Pour l’heure, personne parmi les riverains, les usagers ou les citoyens n’a interpellé la Ville à ce sujet.

Christian Bitschnau, vice-président de Sion

Du côté de la commune de Sion, concessionnaire et exploitante de l’aéroport civil, mais pas de son voisin militaire, ce dossier du bruit des F-35A n’a pas encore suscité de frémissements. «Pour l’heure, personne parmi les riverains, les usagers ou les citoyens n’a interpellé la Ville à ce sujet», précise le vice-président Christian Bitschnau.

Pas d’atterrissage réel de F/A-18 à Sion en 2021

Selon les forces aériennes, les futures activités du F-35 pourraient ne pas trop impacter le ciel valaisan. «Dans le cadre de l’accord de principe et selon ce qui est de coutume avec le F/A-18 depuis 2018, le F-35 pourra utiliser Sion en tant qu’aérodrome de dégagement, occasionnellement, pour des vols d’instruction et d’entraînement, ainsi que temporairement pour des engagements, par exemple au profit de la protection de conférences internationales», détaille Delphine Schwab-Allemand, porte-parole de l’armée.

En 2021, les forces aériennes ont réalisé 818 mouvements à la base aérienne de Sion, dont 118 provenaient des F/A-18. «Mais il n’y a eu aucun atterrissage réel.» Il s’agissait en effet de «touch and go» (l’avion touche la piste et repart directement) ou de «go-around», soit une approche sans jamais toucher la piste.» Des techniques qui se font essentiellement dans un objectif de formation.

Le F-35 plus bruyant mais moins sollicité

Il n’en reste pas moins que le F-35A émet trois décibels de plus que les avions de chasse les plus bruyants jusque-là, soit les fameux F/A-18. «Mais il est possible de réduire d’environ de moitié le nombre de vols par rapport à l’exploitation actuelle des F/A-18 et F-5», tempère Delphine Schwab-Allemand.

Il est possible de réduire d’environ de moitié le nombre de vols par rapport à l’exploitation actuelle des F/A-18 et F-5.

Delphine Schwab-Allemand, porte-parole de l’armée

L’armée suisse admet certes que le F-35A sera bien présent dans le ciel valaisan, «en principe quotidiennement à l’exception des week-ends et jours fériés». Mais pour préciser aussitôt que «la diminution des heures de vol et du nombre de mouvements s’appliquera également à l’espace aérien au-dessus du Valais».

Reste à savoir quand les Sédunois et leurs voisins auront la possibilité de mesurer l’impact du bruit réel de ces avions. Acceptée en votation populaire avec 50,1% de oui en septembre 2020, l’acquisition de 36 nouveaux avions de combat F-35A, pour un coût supérieur à 6 milliards, actée en novembre dernier, est contestée par une alliance de gauche qui a lancé une initiative «Stop F-35» en août 2021. Les opposants estiment «l’avion furtif trop cher, déficient sur le plan technique, et inadapté aux besoins de la Suisse».

Accident d’avion au col du Sanetsch: il s’agit d’une erreur humaine

Les circonstances de la chute d’un avion dans la région du col du Sanetsch, en 2017, sont désormais connues. Il s’agit d’une erreur d’appréciation du pilote. L’accident avait fait trois morts, dont le pilote.